Ces aspects deviennent plus pressants parce que, depuis nombre d’années, nombreux sont ceux qui sentent que la médecine est en perte de vitesse. Elle s’est trop ancrée dans des concepts vieillots et elle est incapable d’en proposer d’innovants sur lesquels construire de nouvelles fondations pour la connaissance médicale.
Il y a un besoin pressant d’une sève nouvelle, donatrice de vie, pour transmettre de la vigueur à une structure théorique asphyxiante dont la philosophie, la recherche et les pratiques ne semblent plus accordées avec notre époque. La société avancée et exigeante dans laquelle nous vivons ne se satisfait plus de cette connaissance issue de la physique et de la chimie qui domine le combat contre les maladies. Le besoin de rechercher et d’introduire des thérapies qui prennent en compte l’intégrité et la permanence de l’être humain est en train d’émerger avec de plus en plus de force dans notre société. Cela doit se réaliser dans une économie de la santé la plus large possible et c’est ce qu’il faut pour faire face aux maladies chroniques et dégénératives qui, aujourd’hui, ne peuvent plus être combattues avec les thérapies actuelles qui sont étroites, limitées et dépassées.
Il y a eu une transition le siècle dernier qui nous a fait passer de la prédominance des pathologies sthéniques, c’est-à-dire qui se produisent dans un corps jeune et en forme à celle des maladies asthéniques qui surviennent chez des patients plus âgés et moins en forme. Les notables conséquences d’ordre scientifique et social que ce changement a amenées n’ont pas imprimé une prise de conscience parallèle dans la médecine, telle qu’elle aurait pu favoriser un élargissement des confins théoriques de la maladie.